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Terminologie des maladies de l'appareil digestif R - Z

Les maladies de l’appareil digestif sont parmi les plus fréquentes. Elles sont prises en charge par les spécialités de gastro-entérologie et de chirurgie digestive, qui possèdent, comme toutes les autres spécialités médicales, leur lexique spécifique.


En raison du grand nombre de définitions que comporte cet article, il a été divisé en quatre parties : de A à C, de D à H, de I à P et  de R à Z. Quatrième partie : de R à Z.


R

1. Rectocolite hémorragique
La rectocolite hémorragique (RCH), ou colite inflammatoire, est une maladie chronique inflammatoire de l’intestin (MICI), au même titre que la maladie de Crohn (MC), mieux connue du grand public. Contrairement à la maladie de Crohn, la RCH ne touche que le côlon et le rectum, qui est toujours atteint. Comme la maladie de Crohn, elle est considérée comme une maladie auto-immune, et peut présenter des manifestations extradigestives (articulations, peau, œil…). Elle évolue également par poussées, entrecoupées de périodes de rémission plus ou moins longues, mais elle ne guérit pas, et nécessite donc un traitement à vie, à moins que l’on ait opté pour une coloproctectomie qui enlève la totalité des  deux organes atteints (côlon et rectum). Il y a donc des similitudes entre les deux MICI, et il n’est pas toujours facile de faire le diagnostic différentiel entre les deux affections.
 La RCH peut évoluer vers le cancer colorectal. Pendant les poussées, on peut assister à des complications graves, comme le mégacôlon toxique (forme grave de colectasie).

2. Rectorragie
La rectorragie est un symptôme objectif : c’est l’extériorisation de sang rouge par l’anus. C’est une hémorragie digestive basse, qui provient du côlon, du rectum ou de l’anus. La cause la plus fréquente est la rectorragie hémorroïdaire, d’allure caractéristique (le sang éclabousse la cuvette des toilettes quand le patient va à la selle). Mais, bien entendu, il convient de ne pas s’arrêter à ce diagnostic de facilité, et rechercher par l’endoscopie une autre cause, parfois plus grave puisque la rectorragie peut être due à un cancer colorectal.

3. Rectoscopie
La rectoscopie est une endoscopie limitée au rectum. Elle peut être réalisée avec un endoscope souple ou rigide. Elle est l’outil de base du proctologue.

4. Rectum
Le rectum se situe à l’extrémité distale du tube digestif, entre le sigmoïde (dernier segment du côlon) et l’anus. Anatomiquement, il se trouve dans le pelvis (le « petit bassin »), à sa partie postérieure, devant le sacrum. Il est divisé en deux portions par le cul-de-sac péritonéal de Douglas : rectum intrapéritonéal, qui appartient à la cavité péritonéale, et qui mesure 7 cm, et rectum souspéritonéal, qui mesure 8 cm, dont 5 pour la portion appelée ampoule rectale. C’est dans cette ampoule que les selles sont stockées avant l’exonération. Pour les chirurgiens, le rectum est divisé en trois parties : le haut rectum, qui correspond à la partie intrapéritonéale, le rectum moyen, qui correspond grosso modo à l’ampoule rectale, et le bas rectum. Cette division est très importante dans la stratégie de prise en charge thérapeutique du cancer du rectum, et conditionne en particulier la possibilité de conserver chirurgicalement l’anus. Cliniquement, le rectum souspéritonéal s’analyse par le toucher rectal, et endoscopiquement par la rectoscopie. C’est dans le rectum que l’on mesure habituellement la température corporelle : température rectale.

5. Reflux gastro-œsophagien
Le reflux gastro- œsophagien, ou RGO, correspond à une remontée d’une partie du liquide acide contenu dans l’estomac, du fait de la défaillance du sphincter inférieur de l’œsophage, dont la fonction est d’assurer un flux unidirectionnel, du haut (le pharynx) vers le bas (l’estomac). C’est une affection très fréquente.
Les symptômes du RGO sont les suivants : les brûlures ascendantes rétro-sternales, appelées pyrosis, sont caractéristiques du RGO ; elles peuvent s’associer à des régurgitations acides, non accompagnées de nausées ou de vomissements, ou à d’autres symptômes digestifs comme des éructations ou du hoquet.
La principale cause de reflux gastro-œsophagien est la hernie hiatale, dans laquelle le sphincter inférieur de l’œsophage perd de sa compétence du fait de son ascension dans le thorax. La grossesse et le surpoids, voire l’obésité, sont des facteurs favorisants.
Le RGO peut être intermittent, lié à des changements de position, aux repas, ou encore à la position allongée nocturne. Il ne présente aucune gravité et n’entraîne pas de complications, contrairement au RGO permanent, qui peut s’accompagner de manifestations ORL ou respiratoires qui sont parfois au premier plan : toux chronique, enrouement, laryngite, voire altération dentaire liée au contact permanent avec l’acidité du liquide gastrique. Le RGO permanent peut se compliquer d’une œsophagite dite peptique, qui peut, en l’absence de traitement du RGO, évoluer vers la sténose peptique.
Le RGO est fréquent chez le nourrisson, et représente un motif important de consultation en pédiatrie.

6. Régime alimentaire
L’être humain est naturellement omnivore, ce qui veut dire que, théoriquement, il peut manger toutes sortes d’aliments. En réalité, la façon dont les gens s’alimentent relève de pratiques alimentaires spécifiques de la région du globe où ils vivent, et dont certaines sont conditionnées soit par la religion (pratiques alimentaires des juifs pratiquants par exemple) soit par des convictions particulières (végétarisme, végétalisme, véganisme, alimentation macrobiotique, alimentation dissociée, etc). Toutes ces modifications volontaires des pratiques alimentaires peuvent être qualifiées de régime, de même que la reproduction de certaines pratiques alimentaires  corrélées avec une espérance de vie supérieure à la moyenne : régime méditerranéen, régime crétois, régime Okinawa, etc. Bien entendu, les Crétois et les habitants de l’île d’Okinawa ne suivent aucun régime, car c’est tout simplement leur mode naturel d’alimentation depuis toujours.
Ce que l’on appelle en thérapeutique un régime alimentaire, c’est un ensemble de modifications prescrites dans le but d’améliorer un problème médical donné : régime amaigrissant (ou hypocalorique) pour les gens en surpoids, régime sans sel (hyposodé) pour les insuffisants cardiaques, régime pauvre en sucre pour les diabétiques, régimes spécifiques pour les patients souffrant de carences ou d’excès (régime hypocholestérolémiant), etc.
Ces régimes sont prescrits soit par le médecin généraliste, soit par un médecin nutritionniste, soit par une diététicienne. Mais nombre de régimes, notamment ceux qui sont destinés à perdre du poids, relèvent de l’automédication, en suivant des conseils parfois farfelus que l’on trouve en abondance dans la presse féminine. Beaucoup de ces régimes sont dangereux car ils peuvent provoquer des carences. Ce type de régime amaigrissant est le domaine de prédilection de nombre de charlatans, car ils ne reposent en général sur aucune base scientifique sérieuse.

7. Régurgitation
Alors que la régurgitation est un phénomène physiologique chez certains animaux, pour nourrir leur progéniture, chez l’être humain c’est un symptôme, très fréquemment observé chez le nourrisson de moins de 4 mois. C’est pour l’éviter que l’on fait « faire leur rot » aux nourrissons après le biberon.
Chez l’adulte, la régurgitation, ou remontée spontanée d’une partie du contenu gastrique vers la bouche, est un symptôme lié au reflux gastro-œsophagien, qui est   à différencier du vomissement : la régurgitation est passive, le vomissement actif.

2. Rétablissement de la continuité digestive
Lorsque le chirurgien viscéral réalise l’exérèse d’une partie du tube digestif, il se trouve face à une interruption de la continuité digestive, une « solution de continuité ». Deux options se présentent à lui : soit réaliser une anastomose entre le segment d’amont et celui d’aval, ce qui rétablit la continuité digestive ; soit remettre à plus tard ce rétablissement de continuité, et amener l’extrémité d’amont en stomie digestive (iléostomie ou colostomie le plus souvent), ce que l’on appelle un « anus artificiel » (les patients parlent en général de « poche »), qui peut être temporaire ou définitif.
Quand il a réalisé une anastomose, autrement dit un rétablissement immédiat de la continuité, il peut la protéger par une stomie d’amont temporaire (par exemple une iléostomie pour protéger une anastomose colo-anale), le temps que l’anastomose cicatrise. Le moment venu, il supprime la stomie, geste appelé « fermeture de stomie », en général simple car il ne nécessite pas de « rentrer » dans la cavité péritonéale.
Quand l’anastomose n’a pas été faite d’emblée, elle peut être reportée à plus tard, si elle est techniquement possible (il faut pour cela qu’il y ait un segment d’aval, ce qui n’est pas le cas dans une amputation du abdominopérinéale du rectum). Cette intervention secondaire porte le nom de « rétablissement de la continuité ». C’est un geste lourd, que l’on ne propose que si le risque encouru ne paraît pas trop lourd pour le patient.

S

9. Salmonellose
Les salmonelloses sont des infections bactériennes provoquées par des entérobactéries (bactéries intestinales) du genre Salmonella. Les salmonelloses comportent deux types d’infections, selon l’espèce de Salmonella en cause : d’une part, les fièvres typhoïde et paratyphoïdes (A, B et C), à déclaration obligatoire, et d’autre part les salmonelloses non typhiques. Ces dernières se présentent sous la forme d’une gastro-entérite ou d’une intoxication alimentaire, avec diarrhée fébrile et douleurs abdominales.

10. Scanner
Scanner est un anglicisme qui désigne, en médecine, un appareil d’imagerie médicale sophistiqué utilisant les rayons X, avec reconstruction numérisée des images obtenues. Scanner désigne également le résultat de l’examen fourni par l’appareil. Le nom exact de la méthode qui utilise cet appareil est une scanographie, ou tomodensitométrie (TDM), terme qui présente l’avantage d’être français.
Le scanner, avec ou sans injection de produit de contraste, est très utilisé en pathologie digestive.

11. Selle(s)
Les selles sont des matières fécales (voir fèces). On « va à la selle » pour y « faire des selles ». Il existe un grand nombre d’adjectifs pour qualifier les selles, selon leur consistance, leur volume, leur fréquence, leur couleur, leur odeur, etc.

12. Sérologie
En pathologie digestive, la sérologie sert essentiellement à faire le diagnostic de certaines viroses comme l’hépatite virale, et de certaines affections bactériennes comme la brucellose ou les salmonelloses. La sérologie peut être positive ou négative.

13. Shigellose
Comme la salmonellose, la shigellose est une infection bactérienne provoquée par une bactérie du genre Shigella, qui provoque une gastro-entérite avec selles muco-sanglantes. On l’appelle également dysenterie bacillaire. Elle sévit dans les pays tropicaux où elle est endémique.

14. Sigmoïde
Le sigmoïde, ou côlon sigmoïde, est la partie la plus distale du côlon, située juste avant le rectum. Anatomiquement, le rectum se trouve dans la région  de l’abdomen appelée fosse iliaque gauche, mais, comme il est flexueux, le sommet de la boucle qu’il forme, appelée « anse sigmoïde », peut atteindre la fosse iliaque droite. Il possède un « méso » spécifique, le mésosigmoïde.
Le sigmoïde peut présenter les mêmes affections que le reste du côlon (polypes et cancers notamment) ; il est le siège préférentiel des diverticules, qui sont une source potentielle d’inflammation : sigmoïdite diverticulaire. Quand il est particulièrement long et mobile, il peut aussi être concerné par une forme particulière d’occlusion mécanique appelée volvulus du sigmoïde.

15. Sigmoïdite
Le côlon sigmoïde (ou tout simplement le sigmoïde) est le siège électif des diverticules coliques. Leur présence, souvent en grand nombre, définit la diverticulose sigmoïdienne. De même que l’appendice peut donner lieu à une appendicite, un diverticule peut s’enflammer, notamment si sa lumière est obstruée par un fragment de matière. L’inflammation d’un diverticule sigmoïdien (ou de plusieurs d’entre eux) donne lieu à une diverticulite sigmoïdienne, que l’on appelle beaucoup plus fréquemment sigmoïdite (diverticulaire). C’est une affection fréquente, de gravité très variable, depuis la simple poussée inflammatoire vite résolutive jusqu’à la péritonite par perforation diverticulaire, en passant par l’abcès péri-sigmoïdien. Les formes graves de sigmoïdite peuvent nécessiter une exérèse sigmoïdienne, à froid ou parfois même en urgence.

16. Sinus pilonidal
Sinus pilonidal est un des autres noms du kyste sacro-coccygien (voir ce mot). L’adjectif pilonidal fait référence à la présence de poils en son sein.

17. Sonde
Plusieurs sortes de sondes sont utilisées en gastro-entérologie : sondes d’échographie, mais aussi sondes nasogastriques, sondes d’alimentation,  sondes rectales.
La sonde nasogastrique, ou sonde gastrique, est introduite dans une narine pour descendre jusque dans l’estomac. Elle peut fonctionner dans les deux sens, soit pour aspirer le contenu de l’estomac (par aspiration murale ou par siphonage), soit pour instiller dans le tube digestif une substance comme de l’eau ou une alimentation liquide. Autrefois systématiquement mise en place après toute intervention de chirurgie digestive, elle n’est plus guère employée qu’en cas d’occlusion intestinale.
Une sonde peut être utilisée pour une alimentation entérale : soit une banale sonde nasogastrique, soit une sonde mise en place spécifiquement pour cet usage : sonde de gastrostomie mise en place par gastroscopie (GPE, voir ce mot),  ou sonde de jéjunostomie d’alimentation mise en place par voie chirurgicale, souvent à la fin d’une intervention de chirurgie digestive majeure.
Quant à la sonde rectale, elle sert à évacuer les gaz, notamment après une coloscopie avec insufflation d’air importante.

18. Spasme
Un spasme est une contraction brusque et involontaire d’un organe musculaire, comme le hoquet. En pathologie digestive, le mot spasme fait essentiellement référence à des contractions parfois très douloureuses de la musculature lisse intestinale, de durée brève, mais pénibles par leur caractère répétitif.
On emploie souvent l’adjectif dérivé, spasmodique, pour décrire des troubles fonctionnels d’origine intestinale : colopathie spasmodique. On combat les spasmes par des médicaments antispasmodiques.

19. Sphincter
Un sphincter est un appareil musculaire qui entoure la terminaison d’un organe creux, et qui se relâche pour permettre l’évacuation de l’organe en question. Par exemple, le sphincter de l’anus permet de retenir temporairement les selles, grâce à sa contraction volontaire. Son relâchement sous l’effet de la poussée abdominale est nécessaire à la défécation. Certains sphincters permettent aussi d’éviter le reflux de bas en haut : le sphincter inférieur de l’œsophage est censé éviter le reflux gastro- œsophagien. Outre ces deux sphincters décrits, l’appareil digestif en possède d’autres : le pylore, qui régule la vidange gastrique ; la valvule de Bauhin, qui évite le reflux vers l’iléon du contenu du côlon droit ; le sphincter d’Oddi, qui entoure la terminaison commune du canal cholédoque et du canal de Wirsung.
Lorsqu’un sphincter est incompétent, cela donne, en fonction du rôle du sphincter, soit une incontinence (incontinence anale), soit un reflux (RGO).
Différents gestes chirurgicaux sont possibles sur un sphincter, notamment sa section quand il est trop serré (sphinctérotomie), ou sa réparation quand il a été lésé (sphinctéroplastie). En cas d’incontinence anale, on peut implanter un sphincter artificiel (à ne pas confondre avec un anus artificiel, autre nom de la colostomie).

20. Sphinctérotomie endoscopique
La sphinctérotomie endoscopique est un geste de gastro-entérologie interventionnelle. Le sphincter en question est le sphincter d’Oddi, qui entoure la terminaison commune du canal cholédoque et du canal de Wirsung. Comme l’indique le suffixe « tomie », il s’agit de couper ce sphincter, par voie endoscopique, soit pour aller chercher des calculs de la voie biliaire principale, soit pour permettre la pose d’une endoprothèse biliaire en cas de sténose de la voie biliaire principale. Ce geste s’effectue sous anesthésie générale, avec un endoscope dévolu à ce geste, et souvent après avoir réalisé une écho-endoscopie biliaire.

21. Stéatorrhée
La stéatorrhée est définie par un taux anormalement élevé de lipides dans les selles, ce qui donne lieu à une diarrhée graisseuse, faite de selles pâteuses.
Deux grands types de mécanismes peuvent expliquer l’insuffisance, voire l’impossibilité de l’absorption intestinale des lipides, et donc  la stéatorrhée : la malabsorption et la maldigestion. La malabsorption, par atrophie de la muqueuse intestinale, se rencontre dans différentes affections,  notamment la maladie cœliaque. La maldigestion, qui limite le cycle des acides biliaires et le fonctionnement de la lipase, est une conséquence de l’insuffisance pancréatique externe ou de la lithiase de la voie biliaire principale, entre autres causes possibles.

22. Stéatose hépatique
La stéatose est définie histologiquement par une surcharge des hépatocytes (les cellules du foie) en triglycérides (qui font partie des lipides présents dans le sang). C’est le même phénomène que celui du foie gras obtenu par gavage des oies ou des canards.
La stéatose provoque une hépatomégalie, reconnaissable à la palpation de l’abdomen, et confirmée par l’imagerie ; elle entraîne des perturbations biologiques (du « bilan hépatique »), avec augmentation notamment de la gamma-GT.
De nombreux facteurs interviennent dans le développement de la stéatose hépatique, notamment la consommation excessive d’alcool, mais aussi de sodas, de même que l’obésité, le diabète, l’hypertriglycéridémie.
Une forme potentiellement grave, puisqu’elle peut évoluer vers la cirrhose, est la stéatose hépatique non alcoolique, ou stéato-hépatite non alcoolique, dénommée NASH syndrome en anglais (Non Alcoolic Steato-Hepatitis). Elle associe une stéatose telle que l’on vient de la définir à des lésions histologiques d’hépatite, avec ou sans fibrose, sans autre maladie hépatique associée, et sans alcoolisme. C’est une affection liée à la résistance à l’insuline constatée chez certains obèses, en particulier s’ils sont de gros buveurs de sodas.

23. Sténose peptique
Sténose est synonyme de rétrécissement. La sténose peptique de l’œsophage est une conséquence grave de l’œsophagite chronique provoquée par un reflux gastro-œsophagien permanent et prolongé. La sténose peptique nécessite une dilatation de l’œsophage associée au traitement du RGO.

24. Stercoral
L’adjectif stercoral qualifie tout ce qui se rapporte aux matières fécales : fistule stercorale, odeur stercorale.

25. Stomie – Stomisé
Une stomie est l’abouchement voulu (stoma = bouche) d’un organe creux à la peau ; l’organe est  situé sur le tube digestif dans le cas d’une stomie digestive.
Les différentes stomies sont identifiées par le nom de l’organe abouché : gastrostomie, jéjunostomie, iléostomie, colostomie, cholécystostomie.
Une stomie peut être temporaire ou définitive. Le patient qui en est porteur est un stomisé. Il existe des associations de stomisés.
Une stomie peut avoir deux usages opposés : l’alimentation ou l’évacuation. Les stomies d’alimentation entérale sont situées à la partie haute du tube digestif, pour pouvoir utiliser le maximum d’intestin pour l’absorption des nutriments : gastrostomie, jéjunostomie. Elles sont équipées d’une sonde par où passe le liquide servant à alimenter le patient (sonde de gastrostomie). Les stomies situées plus bas sur le tube digestif, ou entérostomies, servent à l’évacuation des selles : iléostomie (selles liquides) et colostomie (selles plus ou moins solides). Ces stomies sont équipées d’une poche de recueil des matières fécales, ce qui explique qu’elles sont souvent appelées « poche » par les patients (« on m’a mis une poche »). La colostomie est souvent qualifiée d’anus artificiel, surtout quand elle est définitive.
Quand un organe digestif s’ouvre spontanément à la peau, il ne s’agit pas d’une stomie mais d’une fistule digestive, comme la fistule anastomotique. Certaines de ces fistules sont appelées « stome » : pharyngostome.

26. Stomathérapie – Stomathérapeute
La stomathérapie est une discipline infirmière spécialisée qui prend en charge la problématique inhérente à la présence d’une stomie, avec, au premier chef, les éventuelles difficultés d’appareillage de celle-ci. Elle est pratiquée par des infirmier(ère)s stomathérapeutes, dont le rôle principal est d’aider le stomisé à retrouver son autonomie et une vie la plus normale possible.

27. Syndrome rectal
Le syndrome rectal est défini par des faux besoins impérieux et fréquents, qui aboutissent à l’émission de glaires sanglantes afécales (dépourvues de matières fécales). Ce syndrome (association pertinente de symptômes) doit orienter vers la présence d’un cancer du rectum, qui agit comme un corps étranger intra-rectal.

T

28. Thrombose portale
Voir pyléphlébite

29. Transaminases
Les transaminases sont des enzymes impliquées dans le métabolisme des acides aminés. Si l’on était rigoureux, il faudrait remplacer ce terme par celui d’aminotransférase, conforme à la nomenclature des enzymes, puisqu’une transaminase appartient  à la catégorie des transférases. Mais les mauvaises habitudes ont la vie dure, même (surtout ?) en médecine. On distingue deux types d’aminotransférases : l’alanine aminotransférase ou ASAT, que l’on continue encore d’appeler par son nom ancien de SGPT, et l’aspartate aminotransférase ou ASAT, anciennement SGOT. L’ALAT prédomine dans le foie, et l’ASAT dans les muscles, notamment le myocarde, et les reins.
Au niveau du foie, un hépatocyte contient les enzymes suivantes : la Gamma-GT, la phosphatase alcaline (PAL) et la 5’nucléotidase dans la paroi, et les aminotransférases (majoritairement l’ALAT) dans le cytosol. Le dosage sanguin de ces enzymes porte parfois le nom d’enzymologie (ex-bilan hépatique), et sert à l’étude du fonctionnement du foie. On met ainsi en évidence deux types d’anomalies de ce « bilan hépatique » : la choléstase, identifiée principalement par l’augmentation de la bilirubine, et la cytolyse (destruction des hépatocytes), marquée essentiellement par l’augmentation des aminotransférases, notamment l’ALAT. La cytolyse s’observe en particulier dans les hépatites, virales ou pas, avec des taux parfois très élevés de « transaminases ».
Une augmentation du taux sanguin des aminotransférases témoigne d’une lésion cellulaire : du foie (cytolyse) si elle porte préférentiellement sur l’ALAT, du cœur (infarctus du myocarde), des muscles ou des reins si elle concerne plutôt l’ASAT.

30. Transit intestinal
Le transit intestinal est l’ensemble du processus mis en œuvre par l’intestin (l’intestin  grêle et le côlon) pour amener le contenu de l’estomac jusqu’au rectum, où les matières sont stockées  avant d’être évacuées sous forme de selles (défécation ou exonération). Le transit intestinal est un phénomène complexe, involontaire, et habituellement indolore. La seule étape sur laquelle on peut agir volontairement est l’exonération, grâce à la poussée abdominale d’une part, la contraction volontaire du sphincter anal d’autre part.
Le temps de transit désigne le temps qu’il faut à un aliment ingéré pour être évacué dans les selles. Il dépend beaucoup du mode alimentaire, de même que le poids des selles. En France, on estime le temps de transit moyen à 70 heures, avec un poids moyen des selles de 100 g.
En général, chaque individu a son propre temps de transit, qui peut se trouver perturbé par deux types de phénomènes : l’accélération, qui définit la diarrhée, et le ralentissement, qui se traduit par de la constipation, avec ses deux variantes : la constipation de transit (transit lent) et la constipation terminale, ou dyschésie (difficulté à évacuer les selles). Enfin le transit intestinal, habituellement silencieux, peut être accompagné de manifestations pénibles, voire douloureuses, comme les spasmes, les borborygmes ou les flatulences.
Ces manifestations fonctionnelles liées à un dysfonctionnement du transit intestinal représentent une des causes principales de consultation en gastro-entérologie.

31. Transverse
Transverse est la dénomination abrégée de  côlon transverse, partie médiane du côlon qui va de l’angle colique droit à l’angle colique gauche. Le transverse présente la particularité d’être vascularisé par l’artère mésentérique supérieure pour sa partie droite, qui appartient donc au côlon droit, et par l’artère mésentérique inférieure pour sa partie gauche, qui fait donc partie du côlon gauche. Son méso, le mésocôlon transverse, divise la cavité péritonéale en deux étages, sus-mésocolique et sous-mésocolique.

32. Troubles fonctionnels
L’adjectif fonctionnel possède plusieurs significations : un signe (symptôme) fonctionnel, comme la douleur, est subjectif, par opposition à un signe objectif, comme la fièvre. Un système qui fonctionne normalement est fonctionnel ; sinon, il dysfonctionne. Un trouble fonctionnel n’a pas de cause organique objectivée. En pathologie digestive, les troubles fonctionnels sont particulièrement fréquents, et traduisent un fonctionnement « bruyant » de l’appareil digestif. On les regroupe sous différentes appellations, les plus communes étant les suivantes : troubles fonctionnels intestinaux, syndrome de l’intestin irritable, colopathie spasmodique. Ils sont en règle générale considérés comme psychosomatiques, après avoir éliminé une pathologie organique. La hantise du médecin qui prend en charge un patient considéré comme « fonctionnel » est de passer à côté d’une pathologie organique, car les deux peuvent coexister. Les patients dits fonctionnels représentent une part importante de la patientèle d’un gastro-entérologue.

U

33. Ulcère gastro-duodénal – Ulcus
L’ulcère gastro-duodénal est parfois appelé ulcus. En fait, l’ulcère touche soit l’estomac (ulcère gastrique), soit le duodénum au niveau de sa partie initiale appelée bulbe duodénal (ulcère duodénal ou ulcère bulbaire). Mais il s’agit de la même maladie, ce qui justifie l’expression d’ulcère gastro-duodénal. L’ulcère duodénal et dix fois plus fréquent que l’ulcère gastrique. Il s’agit dans les deux cas d’une perte de substance de la muqueuse de l’organe, qui dépasse la muscularis mucosae (la musculaire-muqueuse).
Longtemps attribué au stress, on connaît maintenant le rôle essentiel d’une bactérie, Helicobacter pylori, dans la genèse de l’ulcère gastrique comme duodénal. Les ulcères survenant chez des patients hospitalisés en Réanimation sont cependant toujours qualifiés d’ulcères « de stress ». Certains médicaments, dits « gastro-toxiques », comme les anti-inflammatoires, peuvent favoriser l’apparition d’un ulcère.
Il s’agit d’une affection très fréquente, qui réagit bien aux traitements actuels : médicaments diminuant la sécrétion acide et éradication de l’Helicobacter. De ce fait, on voit de moins en moins de formes compliquées : hémorragie digestive, péritonite par perforation, sténose pylorique. L’ulcère gastrique peut se transformer en cancer de l’estomac (ou le cancer de l’estomac se présenter sous l’allure d’un ulcère), alors que l’on n’observe jamais de dégénérescence de l’ulcère duodénal.

V

34. Varices œsophagiennes
Les varices œsophagiennes (VO) sont des veines dilatées de la paroi de l’œsophage, consécutives à la présence d’une hypertension portale, dont la cause la plus fréquente est la cirrhose. Elles fonctionnent comme des dérivations porto-caves spontanées. Détectables par fibroscopie, elles sont asymptomatiques et ne se révèlent qu’en cas de rupture, qui se manifeste par une hémorragie digestive haute (hématémèse) et/ou basse (méléna). La rupture de varices  œsophagiennes est une cause fréquente de mortalité chez le cirrhotique.

35. Vésicule biliaire
La vésicule biliaire, ou cholécyste,  est un petit organe appendu sous le foie, qui constitue, avec son canal excréteur (le canal cystique), la voie biliaire accessoire, branchée en dérivation sur la voie biliaire principale. La vésicule biliaire sert à stocker, entre les repas, une partie de la sécrétion biliaire. Lors des repas, la vésicule se contracte pour envoyer une giclée de bile dans le duodénum.
La principale affection qui touche la vésicule est la lithiase vésiculaire, caractérise par la formation, in situ, de calculs vésiculaires. L’inflammation de la vésicule est une cholécystite, son ablation une cholécystectomie, qui n’entraîne que très peu de conséquences digestives.

36. Vidéo- capsule endoscopique (ou capsule vidéo-endoscopique)
Il s’agit d’une caméra numérique  miniature, de la taille d’une gélule, qui est avalée par le patient, et qui va progresser le long du tube digestif en prenant des photos qui sont envoyées, sous forme d’ondes radios de très faible intensité, vers des capteurs cutanés reliés à un boitier enregistreur. Elle est très utile dans la recherche d’une cause d’hémorragie digestive chronique, après avoir éliminé une cause œso- gastro-duodénale par endoscopie digestive haute (gastroscopie) et une cause colorectale par endoscopie basse (coloscopie). La vidéo-capsule est le meilleur moyen actuel de rechercher une lésion du grêle susceptible de saigner.

37. Villosités intestinales
Les villosités intestinales sont des replis de la muqueuse de l’intestin grêle qui permettent d’en augmenter considérablement la surface, et donc d’amplifier ses capacités d’absorption des nutriments. Dans la maladie cœliaque, on observe une atrophie des villosités (atrophie villositaire), responsable d’une malabsorption.

38. Viscère
Au sens strict du terme, un viscère est un organe situé dans une cavité, que ce soit le crâne, le thorax ou l’abdomen. Mais en pratique, on réserve ce terme aux viscères abdominaux, l’équivalent des abats en charcuterie. La plupart des viscères sont digestifs, mais pas tous (les reins, par exemple).
Il y a des viscères intrapéritonéaux (la plupart) et des viscères rétropéritonéaux (le pancréas ou les reins) ; des viscères pleins (le foie ou la rate) et des viscères creux (ceux qui forment le tube digestif ou encore la vésicule).
La chirurgie qui prend en charge les viscères digestifs est actuellement appelée « chirurgie viscérale et digestive », et le chirurgien qui la pratique un « viscéraliste ».
Une éviscération désigne deux choses très différentes : le lâchage précoce de la cicatrice de laparotomie, avec issue des viscères hors de la cavité péritonéale en cas d’éviscération ouverte ; le temps d’une autopsie pendant lequel le médecin légiste prélève tous les viscères (au sens premier du terme).

39. Voie ouverte
Une intervention chirurgicale réalisée par voie ouverte ne l’est pas par cœlioscopie, qui est devenue, pour la plupart des interventions de chirurgie viscérale, le « gold standard », la voie d’abord de référence. Le passage, lors d’une même intervention, de la voie cœlioscopique à la voie ouverte est une « conversion ». La voie ouverte reste d’actualité pour certaines interventions, comme la cure de hernie inguinale.

40. Voies biliaires
Les voies biliaires ont comme fonction d’amener la bile, sécrétée par les hépatocytes, jusqu’au duodénum. On distingue les voies biliaires intrahépatiques et les voies biliaires extrahépatiques. Les premières débutent par les canalicules, auxquels font suite les canaux de Herring, puis les canaux biliaires. Ces canaux, dont chacun draine un secteur hépatique, se réunissent pour former les canaux hépatiques droit et gauche, qui drainent les foies droit et gauche, et qui forment le début des voies biliaires extrahépatiques, au niveau du  hile hépatique. Celles-ci sont constituées par la voie biliaire principale (VBP) et la voie biliaire accessoire, autrement dit la vésicule et son canal excréteur, le canal cystique. La voie biliaire principale est constituée par le canal hépatique commun, qui devient canal cholédoque après l’abouchement du canal cystique. En pratique, voie  biliaire principale et canal cholédoque sont considérés comme synonymes. Ce dernier s’abouche dans le deuxième duodénum (D2) au niveau de l’ampoule de Vater, entourée par le sphincter d’Oddi.
Un obstacle sur les voies biliaires entraîne l’apparition d’une choléstase, intrahépatique ou extrahépatique. La principale affection des voies biliaires extrahépatiques est la lithiase biliaire.

41. Volvulus
Le volvulus est un mécanisme de torsion sur son axe vasculaire d’une partie de l’intestin grêle ou du colon, notamment le caecum et, plus souvent, le sigmoïde, du fait de leur mobilité importante. Le mégacôlon favorise le volvulus du sigmoïde.
Le volvulus est responsable d’une occlusion intestinale mécanique par « strangulation », qui impose une intervention chirurgicale très rapide pour éviter la nécrose ischémique de la zone intestinale volvulée.

42. Vomissement
Le vomissement est un symptôme, défini comme le rejet actif d’une partie du contenu gastrique, alors que la régurgitation est un rejet passif. Les vomissements font suite à des nausées (envies de vomir), ces deux phénomènes étant provoqués par un réflexe qui nait dans le bulbe rachidien (centre du vomissement). Chez le sujet conscient, la glotte se ferme de manière réflexe, empêchant le passage trachéal puis  bronchique du vomissement. Chez le sujet inconscient (sous anesthésie générale par exemple), l’absence de ce réflexe peut provoquer un « inhalation bronchique » si l’estomac est plein.
Les nausées et les vomissements de la période de réveil qui suit une anesthésie générale forment le « syndrome des nausées et vomissements postopératoires » (NVOP).
Les vomissements peuvent avoir une cause fonctionnelle (mal des transports, grossesse), ou organique (occlusion intestinale). Dans l’anorexie mentale, ils peuvent être provoqués après une prise alimentaire.

Article publié le 17 juillet 2017

 


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