Lorsqu’un médecin rédige son CV, l’essentiel de celui-ci est constitué par la rubrique « titres et travaux ». De quels titres et de quels travaux s’agit-il ?
Les titres et travaux d’un médecin sont, en quelque sorte, sa carte de visite.
Le pluriel se justifie par le fait qu’un médecin digne de ce nom se doit d’être titulaire de plusieurs titres et d’avoir commis plusieurs travaux.
Titre ou fonction ? Diplômes
En France, un titre professionnel est une certification professionnelle délivrée par un service de l’État. Ce n’est pas le cas dans le domaine médical.
En médecine, il existe un certain nombre de titres, qui peuvent être attribués par concours (titre d’interne ou de praticien hospitalier), par nomination (titre d’assistant, de chef de clinique ou de professeur), ou encore par l’obtention d’un diplôme, comme le titre de docteur en médecine, acquis grâce à la soutenance d’une thèse d’exercice à la fin des études médicales.
Quand le titulaire est en fonction, il y a confusion entre le titre et la fonction : interne ou chef de clinique, c’est à la fois un titre et une fonction. Quand la fonction cesse, il arrive que le titre change d’intitulé : l’interne devient ancien interne, et le chef de clinique ancien chef de clinique, pour le restant de leurs jours. Mais un docteur en médecine ou un professeur de médecine, le restent même s’ils ne sont plus en activité professionnelle. Autrement dit, un titre est indépendant de l’exercice d’une fonction, même si les deux notions sont liées. Certains docteurs en médecine n’ont jamais exercé la médecine, mais n’en gardent pas moins le droit d’en porter le titre.
Dans la rubrique « titres et travaux » de son CV, le médecin fera donc figurer tous les titres qu’il porte, à commencer par celui de docteur en médecine. Il y inclura tous les diplômes dont il est titulaire, qui attestent de son niveau de qualification : DESC (diplôme d’études spécialisées complémentaires), DU (diplôme universitaire), DIU (diplôme interuniversitaire), capacités et compétences universitaires.
Reste à espérer que la compétence du médecin soit à la hauteur de sa qualification, ce qui n’est malheureusement pas garanti.
Travaux scientifiques
Sous ce vaste intitulé de la rubrique « titres et travaux » on range toutes les activités de recherche, d’enseignement et de communication que le médecin a pu exercer : prises de parole lors de congrès, activités pédagogiques diverses comme des cours à des étudiants, par exemple en soins infirmiers, formations pratiques et théoriques dans le cadre du développement professionnel continu (DPC, ex formation médicale continue, FMC), travaux de recherche clinique ou fondamentale et, bien sûr, toutes les publications que le médecin a pu commettre au cours de sa carrière, dont la liste peut être longue.
Publications
Aucun médecin n’est tenu de publier, mais celui qui prétend à une carrière hospitalo-universitaire devra pouvoir se prévaloir d’une liste de publications scientifiques la plus étoffée possible.
Toutes les publications scientifiques n’ont pas la même valeur, et la qualité des publications l’emporte largement sur leur quantité. Le graal est de publier en premier auteur, en anglais, dans une grande revue internationale, les plus renommées étant Nature et The Lancet. Les revues les plus lues, quel que soit le pays, sont toutes anglo-saxonnes. Et d’ailleurs de plus en plus de revues françaises ont une édition en anglais, ce qui améliore leur diffusion (leur référencement, comme on le dit pour les sites internet).
À l’inverse, avoir son nom en fin de liste des auteurs d’une publication en français dans une revue qui n’est diffusée qu’en France est évidemment beaucoup moins prestigieux. Mais tout dépend de l’objectif visé. Un médecin de terrain qui a pris en charge un cas clinique particulièrement rare et intéressant peut avoir envie de le publier, sans aucune arrière-pensée carriériste, simplement pour le partager avec ses pairs.
L’ensemble des publications médicales disponibles de par le monde est regroupé sous l’appellation de littérature médicale, terme très surfait car il serait bien illusoire d’y trouver des traces de littérature, au sens noble du terme, même à dose homéopathique.
Article publié le 25 septembre 2016