Notre corps a une constitution pyramidale : les cellules s’organisent en tissus, qui forment des organes, lesquels constituent des appareils (exemple : l’appareil locomoteur) ou des systèmes (comme le système nerveux central). Tout part donc de la cellule.
Certains organismes, dits unicellulaires, comme les bactéries, ne sont constituées que d’une seule cellule. D’autres, comme l’être humain, en comportent des milliards.
Cellule
Au commencement sont les cellules souches, sur lesquelles je vais revenir, car il y a beaucoup à en dire. Puis les cellules se spécialisent pour remplir différentes fonctions (cellule nerveuse, cellule musculaire, globules sanguins…).
La taille d’une cellule est de l’ordre du micron, ce qui rend l’utilisation d’un microscope indispensable pour la voir. La branche de l’anatomo-pathologie qui étudie le niveau cellulaire est la cytologie.
Une cellule est faite, très schématiquement, d’un noyau, qui contient l’information génétique, d’un cytoplasme, et d’éléments comme les mitochondries, le tout enfermé dans une membrane. Sur la surface membranaire se trouvent différents récepteurs membranaires, que l’on utilise beaucoup en thérapeutique (thérapie ciblée).
La division cellulaire s’appelle mitose, et la mort cellulaire programmée apoptose.
La durée de vie de cellules est limitée (de l’ordre de 120 jours pour un globule rouge), mais le remplacement des cellules mortes se fait en permanence selon un processus parfaitement autorégulé. Ce sont des failles dans ce processus qui aboutissent à la formation de cellules cancéreuses.
La très grande majorité des cellules sont dites « somatiques » (elles constituent notre corps) ; les autres sont appelées « germinales », dont l’ensemble constitue le « germen ». Les cellules germinales vont former les gamètes (spermatozoïdes et ovocytes), à l’origine du processus de reproduction.
Cellule souche
Une cellule souche est une cellule indifférenciée, capable d’engendrer des cellules spécialisées par différenciation cellulaire. Mais elle peut aussi se maintenir par prolifération, processus qui peut se faire indéfiniment en culture.
Le potentiel de différenciation des cellules souches est variable, allant de la cellule unipotente (qui ne peut donner naissance qu’à un seul type de cellule) à la cellule totipotente (qui peut générer tous les types cellulaires).
Il existe différentes techniques utilisées par les chercheurs pour obtenir des cellules souches, notamment à partir d’embryons, mais aussi à partir de cellules matures dédifférenciées (on refait le chemin en sens inverse…).
Les espoirs suscités par l’utilisation thérapeutique des cellules souches sont immenses, de la thérapie cellulaire au clonage thérapeutique. Toutes ces recherches doivent, bien évidemment, être strictement encadrées par les règles de la bioéthique.
Cellulite et cellularité
On emploie parfois, en histologie, le mot cellularité pour qualifier la composition cellulaire d’une tumeur, les lymphomes notamment.
La cellulite désigne deux entités bien différentes : la première est une infectieux des tissus mous, qui prennent un aspect inflammatoire, mais sans collection (sinon, c’est un abcès). L’autre sens du mot cellulite est bien connu des femmes, puisqu’il désigne une répartition particulière du tissu adipeux sous-cutané féminin, qui forme des aspects inesthétiques en « capiton » ou en « peau d’orange ». Voir disparaître leur cellulite est une des demandes majeures des femmes qui consultent en médecine esthétique.
Embryologie
Au cours du développement de l’embryon, trois tissus seulement vont se différencier pour donner les tissus biologiques qui composent le corps humain : l’ectoderme, l’endoderme et le mésoderme.
Tissu
Un tissu, en biologie, est un ensemble fonctionnel (concourant à la même fonction) de cellules semblables et de même origine. L’assemblage de tissus biologiques constitue un organe.
Il n’existe que quatre types tissulaires de base : le tissu épithélial, le tissu conjonctif (qui constitue les 2/3 de notre organisme), le tissu musculaire et le tissu nerveux.
Le tissu épithélial, ou épithélium, est un tissu de revêtement, comme la peau ; il est dit glandulaire quand il comporte des glandes, comme la muqueuse intestinale.
Le tissu conjonctif est un vaste ensemble dans lequel on trouve le sang ou le squelette. Il a un rôle de soutien. Quant aux deux autres tissus, leur nom est suffisamment explicite pour qu’il n’y ait pas de commentaire à faire.
La partie de l’anatomie pathologique (l’ana-path) qui étudie les tissus est l’histologie.
L’adjectif dérivé est tissulaire (cellulaire pour la cellule).
Lorsqu’un radiologue découvre une image qui pourrait correspondre à un cancer, il peut employer l’expression « formation (ou lésion, ou image) tissulaire ». Le médecin qui lira le compte-rendu comprendra ce qu’il a voulu dire, sans inquiéter inutilement le patient, en attendant les résultats des biopsies.
Par ailleurs, il arrive parfois (bien que cela ne doive pas se produire) qu’un tissu (en l’occurrence une compresse ou un champ) soit oublié dans le patient à la fin d’une intervention. Ce type de corps étranger oublié est souvent qualifié pudiquement de « textilome ».
Article publié le 12 janvier 2015