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Praticien / Pratique

En médecine, un praticien, c’est un professionnel qui pratique une activité médicale.


Mais la pratique, c’est aussi une certaine forme d’expérience, et un praticien, un titre hospitalier acquis par concours.


Pratique et pratiquer

Pratique (du latin practicus) est à la fois un adjectif et un substantif ; le verbe  qui correspond est pratiquer.

L’adjectif pratique qualifie quelque chose d’utile ou de facile à utiliser ; ce sens reste le même dans le vocabulaire médical.

En pratique  est une expression courante qui  signifie concrètement  ou en résumé.

Comme substantif, le mot pratique est féminin, et a de nombreux sens, dont celui, un peu désué, de client ou de clientèle.

Mais le sens qui est le plus utilisé, notamment dans le langage médical, est celui d’exercer une activité : la pratique du sport désigne le fait de s’adonner régulièrement à une activité sportive, autrement dit le fait de pratiquer un sport. Un sportif aguerri, qui pratique souvent son sport, finit par acquérir une certaine expérience, que l’on peut également appeler pratique, comme dans l’expression « il a manifestement une bonne pratique ».Chirurgien en train de pratiquer

Dans ce sens précis, pratiquer et exercer sont à peu près synonymes, si ce n’est qu’on dira d’un médecin qu’il exerce la médecine, alors qu’on ne dira pas qu’il pratique la médecine. Exercice a donc un sens plus général que celui de pratique.

Bref, en médecine, le fait d’exercer une activité particulière ou dans une discipline donnée s’appelle la pratique. On dira, par exemple, qu’un chirurgien qui réalise des interventions de chirurgie bariatrique (autrement dit la chirurgie de l’obésité), pratique cette chirurgie particulière.

Chirurgien en pleine pratique

La pratique n’est pas la compétence ; ainsi, dans une maternité qui réalise peu d’accouchements, on peut craindre que le personnel manque de pratique, même si sa compétence n’est pas remise en cause. En effet, on ne fait bien que ce que l’on fait régulièrement, ce qui est bien ici le sens du mot pratique.

Praticien et omnipraticien

Dans le domaine médical, un praticien est un médecin qui exerce la médecine au sens concret (pratique) du terme, c’est-à-dire qu’il soigne des patients (ce que ne font pas tous les médecins). On peut aussi le qualifier de clinicien, dans le sens où soigner des malades est une activité dite clinique, par opposition à une activité de recherche ou d’enseignement.

Dire d’un médecin qu’il est un bon praticien revient à dire qu’il est jugé efficace dans l’exercice difficile de soigner ses contemporains.

Le médecin généraliste est supposé capable de soigner tous les maux, ce qui explique qu’on le qualifie parfois d’omnipraticien, mot qui n’est à vrai dire plus guère employé ; on dira plus volontiers médecin généraliste ou médecin traitant.

Praticien hospitalier (PH) et praticien contractuel

En France, dans les hôpitaux publics et les EHPAD exercent plusieurs catégories de médecins, biologistes, orthodontistes ou pharmaciens selon leur statut. Ceux qui ont réussi le concours annuel national ont droit au titre de Praticien Hospitalier, mais ne font pas partie, stricto sensu, de la fonction publique hospitalière ; ce sont des agents publics sous statut. Ces PH, au nombre approximatif de 40000, sont recrutés à titre permanent, et  exercent soit à temps plein, soit à temps partiel. Ils peuvent avoir accès à une activité privée à temps partiel que l’on appelle secteur privé, avec ou sans compléments (dépassements) d’honoraires.

Praticien en pleine pratiquePraticien  hospitalier en pleine pratique du café

Mais il existe aussi des praticiens nommés à titre temporaire, sous différents statuts, dont le plus courant est celui de Praticien contractuel, qui a donc signé un contrat de travail à durée déterminée avec la structure qui l’emploie.

Praticien contractuel n’est pas un titre, mais un statut, alors que PH est un titre, et bien sûr aussi un statut. On n’emploie plus guère les expressions anciennes de Médecin des Hôpitaux (ou Biologiste…, Chirurgien…, Psychiatre…) qui avaient cours avant l’apparition de l’appellation  Praticien Hospitalier.

Tout le monde a en tête la très longue grève des sages-femmes de 2014 dont une des revendications était justement d’obtenir un statut qui les mette sur un pied d’égalité avec les médecins, ce qui ne serait au fond que justice, puisqu’elles exercent une activité médicale.

Au bout de trois années passées dans le même établissement, un PH peut demander sa mutation dans un autre établissement. Cette possibilité est ouverte tous les ans, au moment du recrutement des PH, période pendant laquelle le PH fraîchement nommé pourra « candidater » pour obtenir le poste de son choix.

La gestion de la carrière d’un Praticien Hospitalier est assurée par un organisme ministériel, le CNG (Centre National de Gestion), qui attribue notamment les échelons d’avancement à l’ancienneté.

Dernier point, un PH qui donne sa démission perd son titre, et devra repasser le concours s’il veut redevenir PH.

Praticien clinicien

Depuis la loi HPST (dite « loi Bachelot »),  un nouveau statut est apparu dans le cursus des praticiens hospitaliers : le « praticien clinicien », beaucoup mieux rémunéré que le praticien hospitalier de base, puisque la rémunération peut atteindre 63% en plus du dernier échelon (13ème échelon), et cela pour une période de six ans. Ce statut attractif permet de pourvoir certains postes qui ne trouvaient pas de titulaires, en le proposant à des praticiens hospitaliers en fin de carrière, pour les inciter à rester en fonction, ou à des médecins du privé, pour les attirer dans le public sans trop les pénaliser sur le plan de la rémunération.

Article publié le 16 juin 2014

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