On trouve les trois orthographes suivantes pour cet anglicisme: burn-out, burn out ou burnout.
On admirera en passant la capacité de la langue anglaise à créer des néologismes percutants. La langue française en est malheureusement incapable, ce qui explique en partie son invasion par l’anglais basique.
Burn-out
La traduction française de cet anglicisme si souvent employé est la suivante : syndrome d’épuisement professionnel. Littéralement, burn-out veut dire «brûler de l’intérieur, se consumer à petit feu ». Est-ce que l’on en parle de plus en plus parce que le phénomène est plus fréquent que par le passé, ou tout simplement parce que l’on ne le connaissait pas bien il y a seulement quelques années ? (la description princeps par un psychiatre américain date de 1974).
Il s’agit en clair d’un état de fatigue extrême, physique et psychique, provoquée par le stress professionnel. C’est un processus évolutif, tant physique (la fatigue) que psychique (la dépression), et non pas un état plus ou moins stable. Il peut aboutir parfois au suicide de l’intéressé.
Il est utile de rappeler que le stress est d’abord une réaction physiologique de défense contre les agressions extérieures. Les animaux sauvages ne restent en vie que grâce au stress qui leur permet d’éviter les prédateurs. Mais, bien souvent, le stress devient lui-même une agression, contre laquelle le corps s’épuise à lutter.
Actuellement le burn-out n’est pas reconnu en France comme une maladie professionnelle, malgré un débat parlementaire sur le sujet en 2015.
Le burn out est fréquent dans le milieu médical, et touche aussi bien les médecins que les soignants. Parmi ces derniers, les plus exposé(e)s sont les aides soignant (e)s, en contact permanent avec les patients qui les prennent souvent pour confidents de leurs misères, ce qui peut être très lourd à porter quand on est incapable de mettre des limites à l’empathie.
Quant aux médecins, on sait que c’est une des professions les plus exposées au suicide, surtout en libéral, secteur dans lequel la charge de travail est souvent écrasante (beaucoup de médecins de campagne travaillent largement plus de 12 heures par jour, 6 jours sur 7).
Si l’on veut se faire une idée précise du burn out en milieu médical, il faut voir le magnifique film que Michel Deville a tiré du roman éponyme de Thomas Winckler : la maladie de Sachs. Sachs n’est pas le nom d’une maladie, mais celui du héros, médecin magnifiquement interprété par le génial Albert Dupontel, le médecin le plus crédible que l’on puisse voir au cinéma.
Article publié le 14 décembre 2015