Clinique est à la fois un substantif et un adjectif, très utilisé dans le langage médical, mais avec plusieurs sens. Quant au clinicien, c’est un médecin qui exerce la médecine de soin.
Comme nous l’avons vu dans l’article « Examen clinique / Examen paraclinique », le mot « clinique » vient du grec klinê, qui signifie « lit ».
Clinique comme adjectif
L’adjectif « clinique » peut être accolé à différents substantifs liés à la médecine de soins, comme dans « examen clinique », qui désignait au départ l’examen fait au lit du patient. Actuellement, l’examen clinique recouvre tout ce qui peut se faire en consultation, sans avoir recours aux examens complémentaires, tout en sachant que chaque spécialiste peut prolonger son examen purement clinique par un examen spécialisé propre à sa discipline. C’est ainsi que l’on peut considérer par exemple que l’ECG (Electro Cardio Gramme) fait partie intégrante de l’examen clinique du cardiologue, ou l’échographie pelvienne de celui de l’obstétricien.
On dit aussi d’un médecin qui pose de bons diagnostics qu’il a un excellent « sens clinique ».
Par ailleurs, les essais thérapeutiques menés dans le cadre de la « recherche clinique » s’appellent des « essais cliniques ».
Un « cas clinique » est un dossier médical intéressant et complexe qui sert de support à une démarche collective d’analyse de la prise en charge tant diagnostique que thérapeutique. De tels cas cliniques sont souvent présentés dans les congrès médicaux.
Depuis quelques années on a développé, dans le cadre de la démarche qualité, un nouveau concept : « le chemin clinique ». Il s’agit d’identifier tous les processus à l’œuvre lors des différentes étapes de la prise en charge d’une situation pathologique donnée en suivant pas à pas le parcours du patient.
La formulation de ces processus aboutit à la rédaction de « procédures » et de « protocoles ».
Si l’on prend comme exemple le chemin clinique de la cure de hernie inguinale en ambulatoire, il s’agit de décrire très précisément, étape par étape, le parcours du patient depuis la consultation préopératoire jusqu’à la consultation postopératoire, en passant par l’hospitalisation.
D’une manière générale, tout ce qui concerne l’examen clinique peut être regroupé sous le vocable « la clinique ». On dit volontiers que la démarche diagnostique repose sur le trépied « la clinique, la biologie, l’imagerie ». On enseigne également aux étudiants de ne pas « négliger la clinique », ce qu’ils ont de plus en plus tendance à faire.
Ceci nous amène aux sens du mot « clinique » comme substantif.
Clinique comme substantif
Probable titulaire de chaire
Autrefois, dans les hôpitaux universitaires, il y avait des chaires de « Clinique médicale », de « Clinique chirurgicale », de « Clinique psychiatrique » ou encore de « Clinique obstétricale », avec à leur tête un grand patron « titulaire de chaire » (comme il existe encore des titulaires de chaire au Collège de France).
Ces services phares servaient à l’enseignement des étudiants dans ces différentes disciplines.
Avec les différentes réformes hospitalières, ces « Cliniques » ont disparu, pour laisser place à des services spécialisés.
Actuellement, une « clinique » désigne un établissement de santé privé, par opposition à l’hôpital public. Les différences entre ces deux types de structures sont explicitées dans l’article « Clinique privée / Hôpital public ».
Clinicien
Schématiquement, la médecine comprend trois volets : le soin, la recherche, l’enseignement. Soigner des patients, c’est exercer une activité clinique, ou encore avoir une pratique médicale. Un médecin qui se consacre aux soins (et c’est le cas pour la grande majorité d’entre eux) est donc un « clinicien », ou encore un « praticien ».
On a tendance à utiliser le mot « clinicien » pour désigner un médecin qui excelle dans la pratique médicale ; on dira par exemple qu’un tel médecin est un « fin clinicien ».
Praticien clinicien
Depuis la loi HPST (dite « loi Bachelot »), un nouveau statut est apparu dans le cursus des praticiens hospitaliers : le « praticien clinicien », beaucoup mieux rémunéré que le praticien hospitalier de base, ce qui permet de pourvoir certains postes qui ne trouvaient pas de titulaires. Ce type de statut est habituellement proposé, pour une durée maximale de six ans, à des praticiens hospitaliers en fin de carrière, pour les inciter à rester en fonction, ou à des médecins du privé, pour les attirer dans le public sans trop les pénaliser sur le plan de la rémunération.
Chef de clinique
Il s’agit d’un médecin hospitalier non titulaire exerçant une double activité : à l’hôpital, comme « assistant des hôpitaux », et à l’université, comme « chef de clinique universitaire ». Le mot « clinique » est ici employé dans le sens de « clinique universitaire », comme indiqué plus haut.
Article publié le 7 juillet 2014