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IST / MST / SIDA / Vénérologie

Les infections sexuellement transmissibles, ou maladies sexuellement transmissibles, sont les noms actuels des maladies vénériennes, domaine d’une spécialité révolue, la vénérologie.


L’apparition du SIDA à la fin les années 70 a bouleversé le champ des maladies sexuellement transmissibles, autrefois dominé par la syphilis.


Maladies vénériennes et vénérologie

L’adjectif vénérien vient du nom de la déesse de l’amour dans la mythologie romaine, Vénus. Chez les Grecs anciens, cette déesse s’appelait Aphrodite, qui a donné l’adjectif aphrodisiaque.

Pendant longtemps, la plus fréquente et la plus grave des maladies vénériennes était la syphilis, auquel un article de cette encyclopédie est consacré. Comme elle se manifeste dans sa phase initiale par des manifestations cutanées, la vénérologie, discipline médicale qui prenait en charge les maladies vénériennes, était une sous-spécialité de la dermatologie. Le nom complet de cette spécialité était donc dermatologie-vénérologie. Depuis, la prise en charge de ce qui ne s’appelle plus maladies vénériennes mais IST ou MST relève d’autres spécialités, comme la gynécologie, l’urologie ou l’infectiologie. Exit la vénérologie.

L’expression maladie vénérienne indique bien que la principale source de contamination de ces affections est la prostitution, notamment en Afrique.

Les rapports sexuels en cause peuvent être de tous types : vaginaux, anaux (sodomie), buccaux (fellation) ; hétérosexuels ou homosexuels. Ils ont en commun le fait d’être « non protégés ».

IST et MST

IST signifie infection sexuellement transmissible, et MST maladie sexuellement transmissible. Dans cet article, nous utiliserons plus volontiers MST, bien que les deux abréviations soient aussi utilisées l’une que l’autre, car MST a l’avantage de l’antériorité.

Certaines MST sont exclusivement transmises par voie sexuelle, comme la syphilis, d’autres peuvent avoir  aussi un mode de contamination non sexuelle, comme la voie sanguine (hépatite virale  ou SIDA).

Certaines MST se manifestent uniquement au niveau génital, comme la gonococcie, l’herpès génital ou les condylomes, d’autres par une infection généralisée, comme l’hépatite virale B ou le SIDA. La syphilis donne initialement une atteinte génitale, secondairement des manifestations générales.

La lésion génitale la plus caractéristique des MST est la présence d’une ulcération appelée chancre, rencontré notamment dans la syphilis, la maladie de Ducrey (chancre mou) et la maladie de Nicolas Favre.

Toutes ces maladies sont très fréquentes, et s’observent dans toutes les parties du monde. Selon l’OMS, l’incidence des MST serait de 250 millions de cas par an, dont la moitié de trichomonases (120 millions).

Germes responsables des MST

Il peut s’agir de bactéries, de virus ou encore de parasites.

  • Bactéries : chlamydia (Chlamydia trachomatis), responsable de la chlamydiose et de la maladie de Nicolas Favre (ainsi que du trachome, principale cause de cécité dans le monde); gonocoque (Neisseria gonorrhoeae) responsable de l’urétrite gonococcique, également appelée blennorragie (la fameuse « chaude-pisse ») ; tréponème pâle (Treponema pallidum), qui provoque la syphilis ; bacille de Ducrey (Haemophilus ducreyi), responsable du chancre mou (chancre de Ducrey, ou encore chancrelle).
  • Virus : CMV (cytomégalovirus) ; HBV (VHB, virus de l’hépatite virale B) ; HIV (VIH, virus du SIDA) ; HSV 1 et 2 (herpès virus simplex génital et buccal), HPV (papillomavirus, responsable des condylomes [les « crêtes de coq],  et aussi du cancer du col utérin). On notera que le nom des virus commence par V en français (VIH), et finit par V en anglais (HIV).
  • Parasites : trichomonas (Trichomonas vaginalis), protozoaire responsable de la trichomonase, cause de la plupart des leucorrhées (les fameuses « pertes blanches ») chez la femme.

SIDA et VIH. Séropositivité

SIDA (AIDS en anglais) est l’acronyme de Syndrome de l’ImmunoDéficience Acquise. Le SIDA (ou plus simplement le sida) est provoqué par un rétrovirus, le VIH (HIV en anglais), Virus de l’Immunodéficience Humaine. Un patient porteur du VIH mais non atteint par le SIDA est dit séropositif (« séropo », dans le langage courant). Le séropositif est d’autant plus contagieux qu’il ignore sa séropositivité, situation encore fréquente. Le sida est le stade ultime de l’immunodéficience provoquée par le VIH. Le patient atteint du sida est un sidéen (on peut dire aussi sidatique, mais sidéen est plus utilisé).

Le sujet est tellement vaste qu’il mériterait un article à lui tout seul ; faute de place, on se contentera de généralités sur l’infection par le VIH contractée par voie sexuelle, qui est le principal mode de contamination.

Une pandémie de cette maladie jusque-là inconnue s’est développée à la fin des années 70, partie de la communauté gay des côtes Est (New York) et Ouest (San Francisco) des États-Unis. Elle a provoqué une panique mondiale, d’autant que l’on ne savait rien à l’époque de son mode de contamination, et que les patients atteints mouraient inexorablement. On a même cru à une malédiction qui s’abattait sur la communauté gay. L’existence du problème sanitaire fut avérée en juillet 1981par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, le fameux CDC d’Atlanta. Et puis l’on a compris qu’il s’agissait d’une MST, provoquée par un virus, le VIH (qui pouvait également être contracté par voie sanguine, ou par voie fœto-maternelle). Le VIH a été découvert par deux équipes, l’une française, dirigée par le Pr Montagnier, en 1983, l’autre américaine, sous la direction du Pr R. Gallo, en 1984. Cette découverte a permis l’élaboration d’un test diagnostique.

Le VIH  désorganise le système immunitaire en infectant les lymphocytes T CD4+, qui coordonnent la réponse immunitaire. Le délai entre l’infection et l’apparition de la maladie semble être d’une dizaine d’années. Mais un certain nombre de patients séropositifs ne développeront pas la maladie, même sans traitement.

La prévention a fait appel au port du préservatif (avec l’expression devenue culte « sortez couvert »). Ce conseil est toujours d’actualité. Puis on a découvert le virus et les antiviraux, puis la trithérapie, qui permet aux sidéens actuels de pouvoir vivre avec la maladie, qui n’est plus un arrêt de mort. Mais on n’a pas encore découvert, en 2018, de vaccin pour éradiquer ce fléau sanitaire des temps modernes.

En 1986, le sida devient, en France, une maladie à déclaration obligatoire.

Maladies opportunistes et résurgence de la syphilis

L’immunodéficience provoquée par le sida est responsable du développement de ce que l’on appelle des maladies opportunistes, qui sont en général la cause du décès des patients. La présence de ces maladies opportunistes définit le stade 4 (sur 4) de la classification de l’OMS : lymphome, mycobactériose atypique généralisée, pneumocystose, sarcome de Kaposi, toxoplasmose cérébrale…

Depuis le début des années 2000, on note une épidémie de syphilis, qui touche principalement les homosexuels infectés par le VIH. D’une certaine façon, on peut dire que la boucle est bouclée, dans la mesure où l’on sait que l’existence d’une MST favorise l’infection par le VIH.

Prévention des MST par le préservatif

Le port d’un préservatif, masculin ou féminin, qui permet d’avoir des « rapports protégés », n’est pas seulement très efficace contre le VIH. Il protège aussi contre l’ensemble des MST. Et pourtant, il faut sans cesse initier de nouvelles campagnes de sensibilisation pour que son usage ne faiblisse pas. « Restez couverts » pourrait être le message à diffuser, notamment auprès des jeunes.

Article publié le 8 janvier 2018

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