La maigreur est définie par un indice de masse corporelle (IMC) inférieur au poids normal. Elle n’est pas nécessairement pathologique. La dénutrition et sa forme extrême, la cachexie, sont des états pathologiques correspondant à un IMC extrêmement bas.
Un article de cette encyclopédie est consacré au surpoids et à l’obésité, situations de plus en plus fréquentes de par le monde. L’inverse, la maigreur et ses variantes extrêmes, la dénutrition et la cachexie, est moins fréquent, mais mérite qu’on s’y intéresse aussi.
Maigreur
Si l’on se réfère à l’IMC (Indice de masse corporelle), également appelé indice de Quetelet, la maigreur se définit par un IMC entre 16,5 et 18,5. La corpulence normale correspond à un IMC allant de 18,5 à 25.
Il existe deux types de maigreur. L’une est pathologique, l’autre pas.
La maigreur constitutionnelle, comme son nom l’indique, ne correspond à aucune maladie. Si l’on réalise chez un sujet constitutionnellement maigre un bilan biologique complémentaire, notamment endocrinien, on constatera que tout est normal, et que la balance énergétique est stable.
Il s’agit pas de personnes amaigries, mais simplement de sujets qui ont toujours été maigres, et qui n’arrivent pas à grossir.
La forme pathologique de la maigreur correspond à l’anorexie mentale. Elle est détaillée dans l’article consacré par cette encyclopédie à l’anorexie.
Dénutrition et malnutrition
Quand l’IMC est inférieur à 16,5, on ne parle plus de maigreur, mais, selon les cas, de dénutrition ou de famine, termes qui ne paraissent pas très bien choisis car ils recouvrent bien d’autres choses que la simple notion d’un poids très bas. « Maigreur extrême » eût été, me semble-t-il, un choix sémantique plus approprié.
La dénutrition est un état pathologique dans lequel les besoins nutritionnels ne sont pas couverts, tant sur le plan énergétique que protéique.
La dénutrition est classée dans la section « marasme nutritionnel » de la Classification internationale des maladies (CIM 10).
La dénutrition protéique porte le nom assez exotique de « kwashiorkor ».
Quand les apports nutritionnels sont non seulement insuffisants, mais également inadaptés, on ne parle plus de dénutrition mais de malnutrition.
La dénutrition est due en général à des apports énergétiques insuffisants par rapport aux besoins énergétiques : dénutrition par carence d’apport, comme on peut l’observer expérimentalement dans une grève de la faim.
Mais la dénutrition peut être provoquée par une situation dans laquelle l’organisme agressé (par une brûlure étendue, une intervention chirurgicale lourde…) réagit par une augmentation du métabolisme de base : dénutrition par hypermétabolisme.
Famine
Contrairement à la dénutrition, qui est une situation individuelle, la famine est une notion épidémiologique, donc collective. La famine est définie par une situation dans laquelle tout ou partie d’une population donnée manque de nourriture. L’expression courante qui en rend le mieux compte est celle de « la faim dans le monde ».
La FAO (Food and Agriculture Organization for the United Nations, en français Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) estime que, dans le monde, un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes, ce qui représente plus de 5 millions d’enfants morts chaque année par sous-alimentation. Terrifiant !
Cachexie
Contrairement à la dénutrition, qui est un état pathologique en soi, la cachexie n’est pas une maladie à proprement parler, mais le symptôme d’une autre affection, comme l’anorexie mentale, le cancer, le SIDA, etc.
Le sujet cachectique souffre d’un affaiblissement extrême de l’organisme, lié à une dénutrition majeure, qui associe à la perte de poids très importante d’autres symptômes comme la fatigue ou l’atrophie musculaire.
Cachexie cancéreuse
Le cancer en phase terminale se traduit souvent par des phénomènes cachectiques, qui semblent liés à la sécrétion par le tissu tumoral de certaines cytokines inflammatoires appelées précisément cachexines.
Les patients atteints de cachexie cancéreuse, comme celles qui souffrent d’anorexie mentale, ont fréquemment des taux plasmatiques élevés de ghréline, hormone dont la fonction est de stimuler l’appétit, contrairement à la leptine, hormone responsable de la satiété.
Article publié le 16 mai 2016