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Médecin libéral / Médecin salarié

Si l’on se place du point de vue du statut, il n’y a que deux types de médecins : les « libéraux », et les « salariés ».


Les médecins libéraux sont payés à l’acte, et perçoivent des honoraires, alors que les médecins salariés touchent un salaire mensuel qui, en principe, ne tient pas compte du niveau de leur activité.


Professions « libérales »

Mais au fait, pourquoi les médecins payés à l’acte sont ils dits « libéraux » ?

Le terme de  profession libérale englobe l’ensemble des métiers exercés par une personne à titre individuel, sous sa responsabilité personnelle.

Notaire

Il existe deux types de professions libérales : celles qui sont règlementées, comme les avocats, les comptables, les notaires, les pharmaciens et, bien entendu, les médecins, et celles qui ne le sont pas (artisans, commerçants, etc…). On notera cependant que certaines professions artisanales sont réglementées, dans la mesure où il faut un diplôme pour les exercer (plombier, coiffeur…).

A l’origine, l'adjectif libéral faisait référence à la liberté qu’avait le professionnel concerné de négocier ses honoraires directement avec son client. Bien entendu, cette possibilité n’existe plus pour les médecins libéraux, depuis que le montant de leurs honoraires est fixé autoritairement par la Convention médicale. Mais on continue, par habitude, à parler de médecine libérale.

Lieux d’exercice des médecins libéraux

Maison médicale

Les médecins généralistes libéraux et certains spécialistes travaillent dans des cabinets médicaux, éventuellement de groupe, ou dans des maisons médicales. Ils pratiquent ce qu’il est convenu d’appeler la médecine de ville, encore appelée médecine ambulatoire. On notera que l’on parle de médecine de ville même pour les médecins exerçant en campagne, amusant paradoxe !

Les médecins qui exercent des spécialités dites techniques le font au sein de plateaux techniques dédiés à l’imagerie médicale ou à la chirurgie.

Honoraires des médecins libéraux et « tiers-payant »

Tiers-payant

Un chirurgien ou un anesthésiste attaché à une clinique privée n’est quasiment jamais le salarié de cette clinique ; c’est un professionnel libéral, payé à l’acte. Il n’y a donc pas de lien de subordination, selon l’expression consacrée, entre la clinique et le praticien. Mais ses honoraires  lui sont en général versés par l’intermédiaire de la clinique, qui les reçoit de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. C’est ce qui explique que, lorsque vous devez subir une intervention chirurgicale, vous ne payez pas les honoraires conventionnés de votre chirurgien ni de votre anesthésiste : c’est le fameux tiers-payant. En revanche, s’il y a des compléments d’honoraires (cf. ce mot), vous les payerez au praticien concerné. C’est un autre sujet, qui fait l’objet d’un article dédié.

Médecins salariés et hôpitaux

Les médecins salariés travaillent, pour la plupart d’entre eux, dans les hôpitaux publics. Ce sont des médecins hospitaliers, avec différents statuts, comme celui de Praticien Hospitalier (PH), qui s’obtient par réussite au concours de PH. Mais les praticiens hospitaliers (ce qui regroupe les médecins,  les biologistes, les orthodontistes et les pharmaciens) ne font pas, stricto sensu, partie de la Fonction publique hospitalière, car ce sont des agents publics sous statut, mais pas des fonctionnaires. 

Praticien hospitalier

Dans les CHU, certains PH ont aussi des titres et fonctions universitaires. Ceux qui sont professeurs sont appelés PU-PH (Professeur des Universités-Praticien Hospitalier).

A l’hôpital public, et en particulier dans les CHU, il y a aussi des médecins en formation, pas encore titulaires du diplôme de docteur en médecine : ce sont les internes, et les chefs de clinique. Comme leur nom ne l’indique pas, ces derniers sont des médecins hospitaliers pour une durée de quelques années, en fait le temps de terminer leur formation de spécialiste.

Un parcours de spécialiste

Hôpital de Decazeville

Pour vous donner une idée du parcours d’un spécialiste, je vais vous décrire le mien, qui n’a rien de bien original : j’ai obtenu le bac à 17 ans, et me suis inscrit dans la foulée en fac de médecine. J’ai été reçu au concours de l’Internat à 23 ans (ce qui est plutôt jeune). J’ai été nommé chef de clinique en chirurgie à 29 ans, et obtenu ma qualification chirurgicale cette année là. Après trois ans de clinicat dans le service de chirurgie digestive d’un CHU parisien, je me suis installé en clinique privée à 32 ans.

Ma formation chirurgicale a donc duré 9 ans, et mes études médicales 15 ans. A l’âge de 59 ans, j’ai fait le choix de retourner à l’hôpital public ; j’ai donc passé, à 60 ans, le concours de Praticien Hospitalier, qui m’a permis d’être, à 61 ans, titularisé. Comme j’aime bien ce que je fais, je compte travailler au-delà de 65 ans, à condition, bien sûr, de ne pas « sucrer les fraises » à cet âge là !

Centre Hospitalier de Decazeville

Pour terminer, deux précisions : les médecins salariés ne travaillent pas tous à l’hôpital : il y a des médecins de PMI, du travail, des assurances, des médecins scolaires, etc….

Hippocrate

Praticiens hospitaliers et secteur privé

Deuxième point, qui amène souvent une confusion dans l’esprit des patients : les praticiens hospitaliers ont le droit, sous certaines conditions, d’avoir une activité privée à l’hôpital public : c’est leur fameux secteur privé. En vous faisant opérer par un PH, même dans un petit hôpital perdu au milieu de nulle part, vous serez peut-être prévenu de l’éventualité d’avoir à régler un complément d’honoraires.

Contrairement à une idée largement répandue, c’est souvent dans le secteur privé des hospitaliers qu’on rencontre les dépassements d’honoraires les plus élevés ! En effet, certains PU-PH font payer fort cher leur notoriété, ce qui est, après tout, peut-être tout-à-fait normal, puisqu’ils sont censés être les meilleurs.

Hippocrate, sur lequel les médecins prêtent serment, qu'ils soient libéraux ou salariés.

Article publié le 12 mai 2014

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