L’imagerie médicale est certainement la discipline qui progresse le plus en médecine. Et ce n’est pas fini.
L’imagerie médicale a des limites floues, puisque certains vont jusqu’à y englober l’endoscopie, du fait qu’elle produit également des images; idem pour la médecine nucléaire. Cependant, il est d’usage de considérer que l’imagerie médicale, c’est la dénomination moderne de la radiologie.
Radiologie conventionnelle et rayons X
Pendant très longtemps, la radiologie, appelée actuellement radiologie conventionnelle, a été basée sur l’utilisation des radiations ionisantes, autrement dits les rayons X (radiations ionisantes et rayons X ne s’emploient qu’au pluriel). On obtient ainsi deux types de résultats : la radioscopie et la radiographie. La radioscopie donne des images dynamiques, comme l’endoscopie ; la radiographie aboutit à des images statiques, fixées sur des clichés.
La radioscopie (du latin radius, rayon, et du grec skopein, examiner) qui entraîne une irradiation très importante, n’est plus guère utilisée, en radiologie conventionnelle, qu’à travers des amplificateurs de brillance, dont on se sert au bloc opératoire, essentiellement en chirurgie orthopédique. En revanche, la radiologie interventionnelle, comme la pose de stents (ressorts) lors d’une coronarographie, qui utilise la scopie, est en plein essor. Elle nécessite d’importantes mesures de radio protection pour le personnel médical et soignant.
La radiographie (du latin radius, rayon, et du grec graphein, inscrire) produit des images fixes, appelés clichés, qui utilisaient des sels d’argent jusqu’à l’apparition des clichés numériques.
Ultrasons et effet doppler
Puis d’autres moyens de fabriquer des images sont apparus, en commençant par les ultrasons, qui ont permis le développement considérable de l’échographie ; en y ajoutant l’effet doppler (celui qui est utilisé dans les radars routiers), on est arrivé à l’écho-doppler. Ces techniques, regroupées sous le nom assez peu utilisé d’ultrasonographie, ont assez vite échappé aux radiologues, et de nombreux spécialistes les utilisent dans leur pratique courante, au point d’en faire un prolongement de leur examen clinique : angiologues, cardiologues, gastro-entérologues, obstétriciens, urologues… On rappelle que, si l’expression imagerie médicale a remplacé le terme de radiologie, le spécialiste en imagerie continue d’être un radiologue.
L’échographie a connu un tel développement qu’il est difficile d’imaginer que cette technique n’a qu'une quarantaine d'années.
Avec ce type d’examen, on peut avoir trois types de réponses : soit l’échographie confirme le diagnostic clinique ; soit elle propose un autre diagnostic que celui qui était attendu ; soit elle ne peut pas conclure ; on dit alors que l’examen est non contributif, expression qui peut aussi être employée avec le scanner ou tout autre type d’examen. L’imagerie par échographie est un examen dit opérateur-dépendant, car c’est le praticien qui crée ses propres images avec sa sonde à ultrasons, pour ensuite les interpréter.
Radiologie et informatique : TDM et IRM Scanner
Mais les rayons X n’avaient pas dit leur dernier mot, et, grâce à l’informatique, qui permet notamment des reconstructions spectaculaires, on a développé la tomodensitométrie (TDM), que nous appelons scanner ou, plus rarement, scanographie (avec un seul « n »). On utilise habituellement la forme abrégée « scan ». Attention, scanner n’a pas le même sens en anglais, puisque ce terme est plutôt employé, dans les pays anglo-saxons, pour désigner une échographie.
Et puis, comme l’imagination des médecins et des ingénieurs est sans limite, on a inventé l’IRM : Imagerie par résonnance magnétique ; l’appellation RMN (Résonnance magnétique nucléaire) n’est plus guère utilisée. L’IRM n’utilise pas de radiations ionisantes, mais un champ magnétique puissant ; je n’en dirai pas plus, car c’est très complexe.
L’IRM est utilisée le plus souvent pour produire des images de la structure des organes : c’est l’IRM dite structurelle ; mais elle peut aussi étudier le fonctionnement d’un organe comme le cerveau, dans l’IRM dite fonctionnelle.
Isotopes radio actifs et médecine nucléaire
Parallèlement se sont développées des techniques utilisant les isotopes radioactifs : scintigraphie, avec différents marqueurs, puis tomographie par émission de positrons, que l’on appelle TEP scanner ou TEP/TDM en français, et PET scanner en anglais. En abrégé, on dit couramment « TEP scan ». Cependant, ces techniques relèvent du domaine de la médecine nucléaire, et ne sont pas considérées comme de l’imagerie, bien qu’elles aboutissent à la production du même genre d’images que l’IRM, à savoir une imagerie fonctionnelle ou structurelle.
Image de scintigraphie
Article publié le 9 décembre 2013