Après une maladie, un patient peut être guéri, consolidé, ou encore en rémission.
Il existe différentes modalités évolutives des maladies, qui vont de la guérison sans séquelle au décès, en passant par la rémission ou la récidive.
Maladies aiguës
A priori, la notion de guérison est assez simple. Par exemple, quand vous avez une bonne grippe, au bout de quelques jours les symptômes disparaissent complètement, et vous êtes guéri(e). C’est tout bête, du moins pour les maladies aiguës.
Mais, pour les maladies chroniques, c’est plus compliqué. Deux cas de figure sont à différencier.
Maladies chroniques définitives
Pour les maladies chroniques qui ne guérissent pas, comme le diabète ou l’hypertension (HTA), on parle de stabilisation, d’équilibre, ou de contrôle, quand le patient va bien, et, dans le cas contraire, d’évolutivité, ou encore d’aggravation. On dit d’un diabète avec des chiffres de glycémie normaux qu’il est équilibré ; pour une hypertension, on dira qu’elle est contrôlée par le traitement ; pour un rhumatisme chronique, qu’il est stabilisé.
Maladies chroniques temporaires et guérison
Mais il existe des maladies chroniques qui peuvent guérir, sans qu’on puisse dire à partir de quand le patient est guéri. C’est le cas du cancer. Pour des raisons statistiques, on a choisi, de façon tout-à-fait arbitraire, un délai de 5 ans pour considérer un cancéreux comme guéri. Est-ce que cela veut dire que la veille du 5ème anniversaire, on n’est pas guéri, mais qu’on l’est le lendemain ? Bien sûr que non. En fait, on parle de guérison d’un cancer si, cinq ans après la fin du traitement, il n’est apparu aucune récidive ni métastase. Mais on peut, de manière non exceptionnelle, voir apparaître une métastase ou une récidive après cinq ans.
Avant le délai de 5 ans, on parle de rémission. Il n’y a plus de trace de la tumeur, mais il est trop tôt pour se prononcer sur le caractère définitif de cette absence.
Personnellement, je préfère dire à un patient en rémission qu’il est provisoirement guéri, mais qu’il sera suivi pendant cinq ans pour s’assurer qu’il le restera. Il me semble que cette formulation peut être plus facile à faire passer que le terme de rémission, qui pourrait laisser penser qu’il s’agirait d’un mieux avant la fin.
Consolidation
Quant à la consolidation, elle s’applique aux patients qui gardent des séquelles stables. Ils ne sont pas revenus à leur statut antérieur, mais leur état n’évoluera plus, ni en bien, ni en mal. La consolidation s’applique avant tout aux accidents, qu’il s’agisse d’accidents du travail, de la circulation, ou de séquelles d’un accident thérapeutique.
Mais on parle également de consolidation après une fracture : c’est la forme de guérison de l’os, au prix d’un cal définitif.
Qui guérit ?
La maladie guérit, le malade guérit, avec l’aide des médecins, qui ont la faiblesse ou la prétention de croire qu’ils guérissent leurs patients. C’est le patient qui guérit, et cela n’a jamais été mieux dit que par l’illustre Ambroise Paré : « Je le pansai, Dieu le guérit » (Je le pansay, Dieu le guarist, dans la version originale en français de l’époque).
Article publié le 24 mars 2014