La biologie, stricto sensu, c’est la science de la vie ; la physiologie n’est en fait qu’une partie de la biologie.
Biologie (du grec bios, la vie, et logos, discours) : c’est l’étude des êtres vivants, au sens large.
Physiologie (du grec phusis, nature, et logos, discours) : c’est l’étude des fonctions et des propriétés des organes et des tissus des êtres vivants.
Biologie
D’après la définition ci-dessus, le champ d’application de la biologie paraît gigantesque.
En réalité, il ne l’est pas tant que cela. La biologie, comme la physiologie ou l’anatomie, désigne d’abord, dans le vocabulaire médical, une matière enseignée pendant les études médicales.
En fait, on peut scinder la biologie en deux disciplines : la biologie fondamentale, qui est une activité de recherche, et qui a produit des résultats aussi essentiels que la découverte de la double hélice d’ADN, ou le séquençage du génome humain ; et puis la biologie appliquée, que l’on appelle biologie médicale, qui est en fait la partie de la biologie qui aide au diagnostic des maladies humaines, grâce à la pratique d’analyses réalisées dans des laboratoires d’analyses médicales, devenus laboratoires de biologie médicale.
Analyses médicales
La plupart de ces analyses sont effectuées sur le sang, les urines ou tout autre liquide de l’organisme, et font partie des examens complémentaires (ou paracliniques). On parle habituellement de bilan biologique.
Il est d’usage de désigner par « la biologie », ou même « la bio », les résultats de ces analyses, que l’on attend avec impatience pour étayer une hypothèse clinique, comme, par exemple, une suspicion d’appendicite ; on dira dans ce cas que la biologie est en faveur, ou pas, de ce diagnostic.
Si on applique ces analyses aux structures moléculaires, on fait alors de la biologie moléculaire. Avec le préfixe « micro », qui signifie petit, on obtient le substantif microbiologie, qui est synonyme de bactériologie, autrement dit l’étude des bactéries (les microbes).
Biologie de synthèse
La biologie de synthèse est une nouvelle discipline qui se développe à toute vitesse. Après la biologie moléculaire, qui a permis le décryptage du génome, la biologie de synthèse part des éléments de base de l’ADN afin de s’en servir, comme on utiliserait des briques, pour créer de nouvelles formes de vie, par exemple des bactéries possédant des propriétés inédites.
L’outil de base de la biologie de synthèse porte le nom étrange de Crispr-Cas9. Il s’agit d’une séquence particulière d’ADN, découverte en 2007, qui permet facilement de « copier-coller » des gènes. Crispr est l’acronyme anglais de « courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement interespacées » ; Cas9 est le nom d’une enzyme découpeuse d’ADN.
« Bio » et biologique
Le préfixe « bio » fait en principe référence au vivant : ainsi, la biochimie, c’est la chimie appliquée au vivant. Mais la bioéthique, ce n’est pas l’éthique appliquée au vivant en général, mais à la médecine en particulier, qui, certes, s’occupe exclusivement du vivant. Quant à biomédical, cet adjectif peut être accolé, par exemple, au mot ingénieur, pour désigner un professionnel travaillant dans le domaine du matériel médical, sans faire nécessairement référence à la biologie en tant que discipline.
L’adjectif dérivé du substantif biologie, c’est évidemment biologique. Mais on peut aussi employer une abréviation de biologique, qui devient le fameux « bio » : ainsi de l’agriculture « bio », que les anglo-saxons appellent organic. Il est intéressant de noter que l’on a tendance à dire plutôt « le bio » que « la bio » dans cette acception, ce qui n’est guère logique, puisque « bio » fait ici référence implicite à deux substantifs féminins (agriculture et alimentation). Mais nous sortons là du cadre du vocabulaire strictement médical.
Biologiste
Un autre substantif dérivé de biologie, c’est biologiste, qui désigne un médecin ou un pharmacien travaillant dans un laboratoire d’analyses médicales, que ce laboratoire soit public ou privé. En revanche, pour les biologistes travaillant dans des laboratoires de recherche, on parlera plus volontiers de chercheur en biologie.
On l’aura compris, biologie et biologiste ont des sens qui diffèrent selon le contexte.
Physiologie
Cela a été dit au début de cet article, la physiologie traite du fonctionnement des organes et des tissus des êtres vivants, ceux-ci étant limités aux humains dans le cadre du vocabulaire médical.
Comme pour la biologie, on peut distinguer deux disciplines : la physiologie fondamentale et la physiologie appliquée. La première est à l’œuvre dans le cadre de la recherche ; dans ce sens, un des grands noms de la physiologie est le célèbre Claude Bernard, qui a découvert, entre autres, la fonction glycogénique du foie. La seconde est la physiologie appliquée à l’étude des maladies, que l’on désigne souvent sous le vocable de physiopathologie, et que l’on scinde en fonction des systèmes étudiés (digestif, respiratoire, circulatoire, etc…).
Par exemple, dans le domaine de la physiopathologie du système digestif, on étudie la pH-métrie œsophagienne et la mesure de la pression du sphincter inférieur de l’œsophage pour caractériser un reflux gastro œsophagien.
Quant à l’IRM cérébrale, elle sert habituellement à diagnostiquer des lésions du cerveau : c’est de l’imagerie médicale. Mais on peut aussi utiliser l’IRM dite fonctionnelle pour étudier le fonctionnement du cerveau normal, dans le cadre d’activités de recherche fondamentale en physiologie. Si on utilise l’IRM fonctionnelle pour étudier le fonctionnement d’un cerveau malade, cela devient de la physiopathologie. Comme quoi la même technologie peut avoir différents usages.
Alors qu’il y a, nous l’avons vu, des biologistes, qui travaillent dans les laboratoires d’analyses médicales, il n’y a pas d’équivalent pour la physiologie : le physiologiste n’existe pas en tant que tel.
Physiologique
L’adjectif dérivé de physiologie, c’est physiologique, qui, certes, signifie que la notion ainsi caractérisée se rapporte à la physiologie ; mais, en fait, physiologique a surtout tendance à désigner la normalité. On dira par exemple que le fait, pour certaines femmes, de prendre du poids à la ménopause, c’est physiologique. Dans ce sens, le contraire de physiologique, c’est pathologique. Cet exemple, pris au hasard, n’a nulle vocation à être sexiste !
Enfin signalons que le nom exact du prix Nobel de médecine est prix Nobel de médecine ou de physiologie.
Article publié le 27 janc=vier 2014