L’adjectif « bariatrique » est pratiquement toujours accolé au substantif « chirurgie », pour désigner la chirurgie de l’obésité, celle qui essaie de faire maigrir durablement les obèses.
La racine est la même que pour le mot baromètre, appareil destiné à mesurer la pression atmosphérique.
Il faut noter que bariatrique ne correspond à aucun substantif : alors qu’il existe des pédiatres (ou des gériatres) qui exercent la pédiatrie (ou la gériatrie), il n’y a ni « bariatre », ni « bariatrie ».
Obésité morbide
La chirurgie bariatrique s’applique aux formes sévères d’obésité, que l’on appelle communément « obésité morbide », ce qui est la traduction littérale de l’expression anglaise morbid obesity, traduction assez mal venue à vrai dire car ce n’est pas le sens que l’adjectif « morbide » a dans la langue française ; « obésité pathologique » eût été une formulation plus heureuse.
Le degré de l’obésité se calcule grâce à l’IMC (Index de Masse Corporelle), BMI en anglais (Body Mass Index).
L’obésité étant considérée, du moins dans les pays dits développés, comme la plus préoccupante des épidémies actuelles et encore plus à venir (bien qu’il ne s’agisse pas stricto sensu d’une épidémie, l’obésité n’étant pas une maladie transmissible), la chirurgie bariatrique a de beaux jours devant elle. Il faut dire que ses résultats sont souvent spectaculaires, contrairement à ceux de la simple prise en charge diététique, malheureusement assez décevante même quand elle est menée avec sérieux.
Contrairement aux apparences, ils sont obèses tous les deux!
Chirurgie bariatrique
L’adjectif bariatrique est pratiquement toujours accolé au substantif chirurgie : on parle de chirurgie bariatrique, plus rarement de « chirurgien bariatrique », alors qu’un chirurgien spécialisé dans la chirurgie pédiatrique (aussi appelée chirurgie infantile) est, tout simplement un « chirurgien pédiatrique ».
En revanche, on n’utilise pas l’adjectif bariatrique pour désigner tout ce qui touche au versant proprement médical de la prise en charge de l’obésité.
La plupart des interventions réalisées en chirurgie bariatrique portent un nom anglais : « sleeve gastrectomy » (gastrectomie en manchette) ; by-pass (court-circuit) ; seule la mise en place d’un anneau gastrique porte un nom français : « anneau de gastroplastie ».
Nous allons passer brièvement en revue les différentes interventions réalisables en chirurgie bariatrique.
Les différentes interventions de chirurgie bariatrique
Ces interventions peuvent être regroupées en deux catégories de techniques : les techniques purement restrictives, destinées à réduire le volume utile de l’estomac et/ou à ralentir sa vidange afin de déclencher plus rapidement la sensation de satiété, et les techniques mixtes qui associent à la restriction gastrique un geste de dérivation intestinale visant à créer un certain degré de malabsorption. Toutes ces techniques sont réalisées dans la plupart des cas par cœlioscopie (dite aussi laparoscopie).
- Techniques restrictives : ce sont les premières imaginées. On classe parmi elles la gastroplastie verticale calibrée et l’anneau ajustable de gastroplastie (le fameux « anneau gastrique »), qui sont de moins en moins pratiquées (surtout la première citée), contrairement à la sleeve gastrectomy, ou gastrectomie en manchette ou encore gastrectomie longitudinale, communément appelée « la sleeve »), de plus en plus souvent réalisée.
- Techniques mixtes : il s’agit essentiellement du by-pass gastrique (ou court-circuit gastrique), et, plus rarement, de la dérivation bilio-pancréatique.
Équipe de chirurgie bariatrique
Tout chirurgien amené à pratiquer la chirurgie bariatrique doit le faire en s’entourant d’une équipe pluridisciplinaire comportant un médecin nutritionniste et/ou un endocrinologue, un psychiatre ou un psychologue, et plusieurs diététiciennes. Cette équipe assure la prise en charge initiale et la sélection des patients à opérer (et le psychiatre joue un rôle important en repérant les troubles du comportement alimentaire), ainsi que le suivi des patients pour lesquels une indication opératoire a été retenue. Le succès de l’intervention rend parfois nécessaire le recours à la chirurgie réparatrice, pour retendre les tissus relâchés par la perte de poids. Ce succès dépend non seulement de la qualité de l’équipe pluridisciplinaire, mais aussi du respect par le patient de certains engagements : changement durable de ses habitudes alimentaires, prise quotidienne et à vie de micronutriments (vitamines, sels minéraux et oligoéléments) destinés à combattre les carences induites par l’opération, et, enfin, suivi annuel par l’équipe. Les associations de patients opérés peuvent être utiles pour un soutien psychologique.
Cette chirurgie est prise en charge par l’Assurance maladie si un certain nombre de critères sont respectés dans la pose des indications, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. En particulier, la règle de n’opérer que des patients en échec prolongé d’une prise en charge diététique sérieuse n’est pas toujours respectée, ni par les patients, ni même par certains chirurgiens.
Article publié le 30 avril 2018